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On est fier ou on l'est pas

J'ai 7 ans. J'ai un vélo neuf, un vélo de grande. Un beau vélo bleu. Bleu parce que c'est ma couleur préférée. Je suis toute petite, toute minie, et mes amis, 2 grands garçons, ce sont des costauds. Ils n'ont peur de rien sur leur BMX, les cascades s'enchainent, les éraflures se succèdent.
J'essaie de les suivre, tant bien que mal. Je suis une fille, oui, mais pas une mauviette. Je suis capable de faire comme eux, je veux être une des leurs.

Une pente abrupte se présente a nous. Une pente qui finit en L. C'est un cas de 'tu freines ou tu bêches'. Voila ma chance de leur montrer. Le coeur battant, je descends tout doucement, les freins enfoncés. Fiouuuuuuuuuu, mon honneur est sauf, j'ai réussi. A peine le temps de me retourner que j'aperçois les 2 casses-cou qui dévalent la pente a toute vitesse. Pour eux, des freins, c'est tout a fait facultatif. Au bas de la pente il ne ralentissent même pas et tournent brusquement vers la gauche, la ou la route droite et plane reprend.

Ma fierté en prend un coup. J'ai l'air de quoi? A côté d'eux j'ai l'air d'une vraie moumoune. Je dois recommencer, leur montrer que je suis capable de descendre sans les freins moi aussi. Je prends mon courage et mon vélo a 2 mains. Je remonte la côte. Je prends une grande inspiration et je m'élance. Sans les freins cette fois-ci. Je suis comme eux, je suis capable! Surtout ne pas freiner, surtout ne pas fre....

Ciel-gazon-ciel-gazon-ciel-gazon sploush. J'ai du gazon dans la bouche, je ne vois rien. Je n'ai pas mal, mais c'est chaud, c'est visqueux et...eurk. J'ai mal au coeur. Je suis tombée. Je suis ou?

2 mains m'agrippent, me tirent de la. Remise sur mes 2 pieds, la fierté 10 pieds sous terre, je dégouline, je suis brune de la tête aux pieds, j'ai les cheveux tout poisseux et puants. Dans ma chute, j'ai eu la 'chance' d'atterir dans l'égoût municipal. Ou la décharge municipale. La ou les eaux usées de la moitié des habitants de mon village se déchargent. La ou les excréments de la moitié des habitants de mon village se retrouvent. Charmant.

C'est d'ailleurs de la que vient le fameux proverbe:

A trop vouloir faire comme tout le monde, on se met dans marde.

Pouahahahah! Je t'imagine les cheveux plein de snoutte! Scuses-moi ... l'image est belle lol.

Tu racontes tellement bien, c'est fou ;). Encore encore!

*lol*
Parrait que c'est bon pour les cheveux ;) :P

ahhhh maudite fierté ;)je me suis tenue la majeur partie de mon enfance avec des gars, alors j'ai souvent souffert de plusieurs blessures à cause de la fierté ;)

Mouahahaha!

Que je te comprends, moi ausi je me tenais avec une gangde gars, alors les courses de bicycle dans la ruelle, dans la slam, avec les jumps, je connais ça ;-)

Pis les blessures d'orgeuil aussi...

Mais j'ai jamais rencontré d'égoût par contre :P

Mouhahaha!

Je ne ris pas de toi, je ris avec toi ;)

Merci Kanel. :)

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