Un week-end de Rêves
Avec un grand R.
Vendredi 5H00. Dehors ça verglasse, d'une minute a l'autre une panne de courant nous menace. Mon Nhoum arrive du travail en coup de vent, se garroche dans la cuisine. Il s'empresse de faire bouillir de l'eau pour faire cuire les macaronis parce que, dit-il, On va manquer d'électricité dans pas long! Les poteaux d'Hydro sont carrément couchés dans la rue.
A peine le temps de verser les pâtes sèches dans le chaudron d'eau bouillante que le courant manque. Noir total. On cherche les allumettes, les chandelles.
La soirée passe, on joue au Bingo pour passer le temps. Il commence a faire froid. On va se coucher.
Samedi matin. Toujours pas de courant. Il fait froid, environ 10 degrés dans la maison. On sort déjeuner. La journée passe tranquillement, il fait de plus en plus froid, les enfants sont bougonneux. Vers 17H00, n'ayant toujours pas d'électricité, on décide d'aller dormir chez mes parents, a 2 heures de route de notre maison. On empaquette nos bagages en vitesse et on s'en va.
En route, je prends le cellulaire et j'appelle a la maison. Ayant la téléphonie IP, notre ligne téléphonique ne fonctionne pas tant que l'électricité n'est pas revenue. Ça sonne engagé. Pas de courant encore. Je rappelle encore une bonne dizaine de fois, toujours engagé.
On arrive chez mes parents, il est très tard, on n'a pas soupé encore. On mange, on jase, on rit, les enfants s'amusent. Mon père, pour nous taquiner, appelle chez nous et Joie Suprême, ça sonne et le répondeur embarque. L'électricité est donc revenue mais il est trop tard, on est a plus de 2 heures de route de la maison et il est pratiquement l'heure de coucher les enfants. Nous repartirons demain matin, donc.
Je commence a raconter a tout le monde a quel point on avait été chanceux la veille d'avoir eu le temps de faire bouillir de l'eau pour les pâtes, comment le courant avait manqué juste au moment ou mon Nhoum mettait les macaronis dans l'eau. Ma soeur, a la blague, nous lance:
J'espère que vous avez fermé vos ronds de poêle!
Mon coeur a arrêté de battre a cette même seconde. Je me suis sentie mal.
LE ROND DU POÊLE!!!
Il est toujours allumé, et ça, c'est une certitude. Et même pire, on a laissé le chaudron plein d'eau dessus avec une cuillère en plastique dedans.
C'est la panique.
Branle-bas d'idées. On veut retourner a la maison le plus vite possible. Mais ça prendra 2 heures!!! La maison a le temps de brûler 100 fois! On cherche un numéro d'urgence pour appeler les pompiers. J'essaie de chercher sur le web, mes doigts se mêlent, je ne sais plus ce que je cherche. Je veux appeler un de nos voisins mais je ne me souviens plus de leurs noms, je panique, je pleure, MA MAISON!!!
Mon Nhoum, après avoir expliqué la situation au téléphone a au moins 4 personnes différentes, parle enfin avec une gentille dame de la Centrale 911 de notre région. Elle va envoyer les pompiers et elle nous rappelle. Nhoum et mon père décident de partir quand même, ne pouvant rester en place. Moi j'attends qu'on me rappelle.
Ça sonne, la gentille dame me dit qu'effectivement, le rond du poêle est allumé, avec un chaudron dessus. Elle me dit de garder la ligne, elle doit reparler aux pompiers.
Et la, le comble. Dans une manoeuvre mêlée de stress et de panique, j'échappe le téléphone. Ma soeur, essayant de m'aider, appuie par inadvertance sur le machin truc qui fait que ça raccroche!!! J'ai perdu la ligne, j'ai perdu la gentille dame qui va me dire si ma maison est brûlée- toute-partie ou si tout est sous contôle. Je hurle, je pleure, je crie NONNNNNNN J'AI PERDUE LA MADAME, LA MADAME EST PARTIE!!!
Pendant que je panique, ma soeur réussi a trouver le numéro de téléphone d'un de mes voisins. Je l'appelle et le supplie d'aller voir les pompiers qui sont sur mon patio et de leur dire d'entrer par n'importe quel moyen, de tout casser s'il le faut. Je raccroche. Oublié de lui donner un numéro pour me rejoindre. Bravo. J'attends une éternité, 15 minutes, et je le rappelle.
Le soulagement. Soulagement de l'entendre me dire que tout est correct. Les pompiers sont entrés par une des fenêtres de la cave, ont sorti le chaudron en feu dans la cour pour l'éteindre, et ils ont ensuite ventilé la maison pour enlever la fumée et l'odeur de plastique fondu. La SQ a fait un rapport, les pompiers sont repartis.
J'ai fondu en larmes au téléphone, tout ce que j'arrivais a dire c'est merci, merci, merci. J'ai raccroché. J'ai pris ma soeur dans mes bras et j'ai encore pleuré, et j'ai encore dit merci, merci, merci. Sans elle, on n'aurait plus de maison a l'heure qu'il est. Depuis samedi soir, dans ma tête je repasse le fil des événements et je ne peux m'empêcher de penser a quel point dans la vie, tout est une question de timing. 1 minute trop tard, 2 heures trop tôt....ça peut tout changer. Tout se suit et s'enchaine, chaque décision, chaque geste a une influence sur le futur. L'effet papillon. Si, si si....Si ma soeur n'avait pas fait cette remarque et si mon père n'avait pas vérifié si le courant était revenu a ces moments précis, je ne serais pas assise dans mon sous-sol en train d'écrire tout ça.
Alors un petit conseil: Si vous devez quitter votre domicile pendant une panne de courant, allez donc couper l'alimentation principale. Ça pourrait éviter un gros drame. Vous êtiez peut-être en train de vous servir d'un fer a friser, d'un fer a souder ou simplement de votre cuisinière au moment de la panne.....
Vendredi 5H00. Dehors ça verglasse, d'une minute a l'autre une panne de courant nous menace. Mon Nhoum arrive du travail en coup de vent, se garroche dans la cuisine. Il s'empresse de faire bouillir de l'eau pour faire cuire les macaronis parce que, dit-il, On va manquer d'électricité dans pas long! Les poteaux d'Hydro sont carrément couchés dans la rue.
A peine le temps de verser les pâtes sèches dans le chaudron d'eau bouillante que le courant manque. Noir total. On cherche les allumettes, les chandelles.
La soirée passe, on joue au Bingo pour passer le temps. Il commence a faire froid. On va se coucher.
Samedi matin. Toujours pas de courant. Il fait froid, environ 10 degrés dans la maison. On sort déjeuner. La journée passe tranquillement, il fait de plus en plus froid, les enfants sont bougonneux. Vers 17H00, n'ayant toujours pas d'électricité, on décide d'aller dormir chez mes parents, a 2 heures de route de notre maison. On empaquette nos bagages en vitesse et on s'en va.
En route, je prends le cellulaire et j'appelle a la maison. Ayant la téléphonie IP, notre ligne téléphonique ne fonctionne pas tant que l'électricité n'est pas revenue. Ça sonne engagé. Pas de courant encore. Je rappelle encore une bonne dizaine de fois, toujours engagé.
On arrive chez mes parents, il est très tard, on n'a pas soupé encore. On mange, on jase, on rit, les enfants s'amusent. Mon père, pour nous taquiner, appelle chez nous et Joie Suprême, ça sonne et le répondeur embarque. L'électricité est donc revenue mais il est trop tard, on est a plus de 2 heures de route de la maison et il est pratiquement l'heure de coucher les enfants. Nous repartirons demain matin, donc.
Je commence a raconter a tout le monde a quel point on avait été chanceux la veille d'avoir eu le temps de faire bouillir de l'eau pour les pâtes, comment le courant avait manqué juste au moment ou mon Nhoum mettait les macaronis dans l'eau. Ma soeur, a la blague, nous lance:
J'espère que vous avez fermé vos ronds de poêle!
Mon coeur a arrêté de battre a cette même seconde. Je me suis sentie mal.
LE ROND DU POÊLE!!!
Il est toujours allumé, et ça, c'est une certitude. Et même pire, on a laissé le chaudron plein d'eau dessus avec une cuillère en plastique dedans.
C'est la panique.
Branle-bas d'idées. On veut retourner a la maison le plus vite possible. Mais ça prendra 2 heures!!! La maison a le temps de brûler 100 fois! On cherche un numéro d'urgence pour appeler les pompiers. J'essaie de chercher sur le web, mes doigts se mêlent, je ne sais plus ce que je cherche. Je veux appeler un de nos voisins mais je ne me souviens plus de leurs noms, je panique, je pleure, MA MAISON!!!
Mon Nhoum, après avoir expliqué la situation au téléphone a au moins 4 personnes différentes, parle enfin avec une gentille dame de la Centrale 911 de notre région. Elle va envoyer les pompiers et elle nous rappelle. Nhoum et mon père décident de partir quand même, ne pouvant rester en place. Moi j'attends qu'on me rappelle.
Ça sonne, la gentille dame me dit qu'effectivement, le rond du poêle est allumé, avec un chaudron dessus. Elle me dit de garder la ligne, elle doit reparler aux pompiers.
Et la, le comble. Dans une manoeuvre mêlée de stress et de panique, j'échappe le téléphone. Ma soeur, essayant de m'aider, appuie par inadvertance sur le machin truc qui fait que ça raccroche!!! J'ai perdu la ligne, j'ai perdu la gentille dame qui va me dire si ma maison est brûlée- toute-partie ou si tout est sous contôle. Je hurle, je pleure, je crie NONNNNNNN J'AI PERDUE LA MADAME, LA MADAME EST PARTIE!!!
Pendant que je panique, ma soeur réussi a trouver le numéro de téléphone d'un de mes voisins. Je l'appelle et le supplie d'aller voir les pompiers qui sont sur mon patio et de leur dire d'entrer par n'importe quel moyen, de tout casser s'il le faut. Je raccroche. Oublié de lui donner un numéro pour me rejoindre. Bravo. J'attends une éternité, 15 minutes, et je le rappelle.
Le soulagement. Soulagement de l'entendre me dire que tout est correct. Les pompiers sont entrés par une des fenêtres de la cave, ont sorti le chaudron en feu dans la cour pour l'éteindre, et ils ont ensuite ventilé la maison pour enlever la fumée et l'odeur de plastique fondu. La SQ a fait un rapport, les pompiers sont repartis.
J'ai fondu en larmes au téléphone, tout ce que j'arrivais a dire c'est merci, merci, merci. J'ai raccroché. J'ai pris ma soeur dans mes bras et j'ai encore pleuré, et j'ai encore dit merci, merci, merci. Sans elle, on n'aurait plus de maison a l'heure qu'il est. Depuis samedi soir, dans ma tête je repasse le fil des événements et je ne peux m'empêcher de penser a quel point dans la vie, tout est une question de timing. 1 minute trop tard, 2 heures trop tôt....ça peut tout changer. Tout se suit et s'enchaine, chaque décision, chaque geste a une influence sur le futur. L'effet papillon. Si, si si....Si ma soeur n'avait pas fait cette remarque et si mon père n'avait pas vérifié si le courant était revenu a ces moments précis, je ne serais pas assise dans mon sous-sol en train d'écrire tout ça.
Alors un petit conseil: Si vous devez quitter votre domicile pendant une panne de courant, allez donc couper l'alimentation principale. Ça pourrait éviter un gros drame. Vous êtiez peut-être en train de vous servir d'un fer a friser, d'un fer a souder ou simplement de votre cuisinière au moment de la panne.....
OMG! J'ai le coeur tout à l'envers de lire ça et j'imagine trop bien la scène...
Y'a quelqu'un qui veille sur toi c'est certain! Ta belle maison!
Je te fais une colle en retard! Et donne un bec à ta maison de ma part ;-)
Pis la prochaine fois, viens donc chez nous! On avait pas plus d'estricité mais on a un poêle à combustion lente et une chambre d'amis :)
Posted by
Anonymous |
9:40 AM
ben non dodo...si on avait été chez toi, ma maison aurait brulé....parce que ma soeur n'aurait pas été la pour nous faire penser au rond du poêle....;) Ça prend tous les éléments, dans les délais prescrits pour éviter la catastrophe!!
Posted by
Dazzler |
10:02 AM
Ayoye. J'aurais tellement paniqué à ta place.
Heureusement tout est bien qui fini bien.
Posted by
Anonymous |
12:00 PM
Ouffff qu'elle histoire !!!!
Viarge j'ai le poil drette sur les bras à te lire... Mais tu devais dont ben capoter !!!!!!!!
Le timing était avec vous autres ça c'est certain...
Posted by
Anonymous |
12:04 PM
Ca donne des frissons :(
La vie est bien faite parfois. Quelques légers détails qui auraient complètement changer l'histoire. Je peux qu'imaginer toutes les émotions que tu as vécue. Une chance, tout se termine bien :)
Posted by
Phalinia |
11:25 AM
Ouf ! J'ose à peine imaginer votre retour à la maison alors qu'il ne resterait plus rien... comme quoi notre tranquilité ne tient qu'à un fil ! C'est fou.
Posted by
Bouqui |
8:31 PM
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